Aéronautique : Alerte sur le Foncier à Toulouse avec la Loi Zéro Artificialisation Nette – Impacts Environnementaux et Urbanisme Durable
Article mis à jour le 11 septembre 2024.
La loi ZAN, qui vise à limiter la consommation de terres agricoles pour protéger l’environnement, suscite des inquiétudes dans le secteur aéronautique toulousain. Selon certains acteurs locaux, cette réglementation pourrait entraver le développement de nouvelles infrastructures industrielles et mettre en péril la création d’emplois.
Airbus, malgré un nombre record de commandes et les avancées dans les projets d’avions plus respectueux de l’environnement, risque d’être affecté par la rareté des terrains disponibles pour l’implantation de nouvelles usines. Le député Jean-François Portarrieu a exprimé publiquement ses préoccupations quant à l’impact potentiel de la loi ZAN sur le dynamisme économique du secteur aérospatial local.
Le manque d’espace foncier disponible pourrait ainsi nuire aux perspectives de croissance et d’innovation des entreprises comme Aura Aero ou Beyond Aero qui souhaiteraient établir leurs activités dans la région. Cette situation soulève des interrogations quant à la compatibilité entre les objectifs environnementaux et les besoins en expansion industrielle au sein du pôle aéronautique de Toulouse.
Toulouse a besoin de plus de terrains avec la ZAN
D’ici 2030, la consommation d’espace foncier en France devrait être réduite de moitié pour atteindre le Zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050. Cette mesure vise à lutter contre l’étalement urbain, mais suscite des inquiétudes à Toulouse où il est déjà difficile de trouver des terrains pour la construction d’usines. En effet, avec plus de 3 000 hectares prévus pour l’urbanisation dans cette ville, cela risque de limiter le développement industriel.
Le député Jean-François Portarrieu s’inquiète également du fait qu’aucun site aéronautique ne figure parmi les grands projets nationaux bénéficiant d’une enveloppe spéciale pour la construction. Il craint que cette raréfaction des terrains disponibles n’affecte la croissance de l’industrie aéronautique.
Parallèlement, Airbus connaît une forte croissance avec plus de 2 000 commandes nettes en 2023 et plus de 8 000 avions à livrer. Pour répondre à cette demande croissante, le constructeur a besoin d’environ 80 hectares supplémentaires sur la zone aéroportuaire toulousaine afin de faire face à ses besoins futurs.
Nouveaux acteurs cherchent usines
La région toulousaine accueillera de nouvelles initiatives dans le domaine de l’aviation décarbonée. Des entreprises comme Aura Aero et Beyond Aero sont engagées dans la production d’avions électriques et à hydrogène, avec des projets prometteurs pour les années à venir. Aura Aero prévoit la construction d’une usine sur un site aéroportuaire à Toulouse, tandis que Beyond Aero a déjà réalisé le premier vol d’un avion ultra-léger fonctionnant à l’hydrogène et aux batteries électriques. Ces projets ont attiré l’attention du gouvernement sur l’importance de soutenir les initiatives nationales ambitieuses dans le secteur aéronautique. En parallèle, la possibilité de développer des sites de production complémentaires aux États-Unis est également envisagée pour répondre au marché américain.
Le député souligne le besoin crucial de soutenir ces entreprises en leur offrant la possibilité de produire localement des avions décarbonés, tout en étant ouvert à une éventuelle expansion internationale si nécessaire. Le ministre des Transports a également évoqué la flexibilité concernant les projets nationaux d’envergure et la possibilité pour la région de mutualiser l’utilisation des terrains disponibles. Ces développements confirment l’élan positif vers une industrie aéronautique plus respectueuse de l’environnement, tout en créant des opportunités économiques significatives pour la région toulousaine.
Journaliste économique et auteur, je m’attache à décrypter les grandes tendances économiques mondiales et à rendre accessibles des concepts complexes. Mon parcours m’a conduit à collaborer avec divers médias nationaux, où j’ai analysé les réformes majeures et leurs répercussions sur la société.