« La mortalité au travail : une réalité tragique qui frappe aussi les jeunes, met en garde un groupe de dirigeants syndicaux de la CGT »

« La mortalité au travail : une réalité tragique qui frappe aussi les jeunes, met en garde un groupe de dirigeants syndicaux de la CGT »

« La mortalité au travail : une réalité tragique qui frappe aussi les jeunes, met en garde un groupe de dirigeants syndicaux de la CGT »

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Article mis à jour le 27 octobre 2025.

Des dirigeants syndicaux de la CGT alertent sur une réalité longtemps minimisée : la mortalité liée au travail ne recule pas et touche aussi des jeunes travailleurs encore en formation. Entre avril et juillet d’une récente année de référence, plusieurs adolescents ont perdu la vie en entreprise, révélant les limites d’un modèle d’orientation axé sur la présence accrue en milieu professionnel. Selon les experts, la France cumule des signaux d’alerte : hausse des décès au travail, surreprésentation des moins de 25 ans dans les accidents du travail, vulnérabilité face aux vagues de chaleur et intensification du travail dans des chaînes de sous-traitance. Une analyse approfondie révèle que ce phénomène, déjà qualifié de « phénomène massif », interroge tout autant la sécurité professionnelle que l’efficacité des politiques de prévention des risques.

Les chiffres disponibles pour 2023, consolidés en 2024, montrent l’ampleur du défi : plus d’un millier de morts en lien avec l’activité, dont plusieurs centaines en accident du travail strict. Il est essentiel de considérer la part des jeunes travailleurs : les moins de 25 ans sont 2,5 fois plus exposés aux accidents que le reste des salariés, avec plusieurs dizaines de décès recensés sur le lieu de travail. Cette hécatombe silencieuse n’est pas une fatalité ; elle interroge des conditions de travail parfois dégradées, un investissement inégal dans la formation à la sécurité, et un pilotage public à clarifier. Au cœur de ce débat, la lutte syndicale et la défense des droits des travailleurs rappellent qu’aucune trajectoire de compétitivité ne peut se faire au détriment de la santé au travail et de la protection sociale.

Mortalité au travail : chiffres récents, alerte CGT et enjeu pour les jeunes

Les données disponibles font état de plus de 1 200 décès liés au travail en 2023 (accidents, maladies professionnelles, trajets), dont une majorité d’accidents du travail reconnus. Pour la même année, plus de 30 jeunes de moins de 25 ans cotisant au régime général sont morts sur leur lieu de travail, un chiffre qui progresse lorsque l’on inclut l’agriculture. Selon les experts, la France figure parmi les pays européens les plus touchés, avec des secteurs BTP et transports particulièrement exposés.

« La mortalité au travail : une réalité tragique qui frappe aussi les jeunes, met en garde un groupe de dirigeants syndicaux de la CGT »

Pourquoi les jeunes travailleurs paient un tribut disproportionné

Les moins de 25 ans sont souvent positionnés sur des tâches d’exécution, parfois dangereuses, avec un encadrement irrégulier. Dans un garage, un apprenti peut être cantonné au dévisseage répété de pneus sans véritable plus-value pédagogique, quand l’atelier d’un lycée professionnel aborde progressivement des pannes complexes, avec des protocoles de sécurité. Il est essentiel de considérer la qualité réelle de la formation sur site, et pas seulement la présence en entreprise.

  • Exposition accrue : rotation rapide des postes, horaires décalés, méconnaissance des procédures.
  • Formation inégale : « stages d’observation » transformés en tâches d’exécution.
  • Cadre à clarifier : évaluer et supprimer les périodes en entreprise non formatrices.

Selon les experts, « plus de présence » ne signifie pas « plus de sécurité ». Une analyse approfondie révèle que la qualité du tutorat, la traçabilité des compétences et l’interdiction stricte de certaines tâches pour les mineurs constituent des leviers décisifs.

Conditions de travail, sous-traitance et canicule : les risques qui s’additionnent

Des enchaînements de sous-traitance, des cadences serrées et le travail sous forte chaleur amplifient les dangers. Les enquêtes sur les chaînes productives montrent comment la pression à l’efficience peut dégrader la sécurité professionnelle et la santé au travail. À cela s’ajoutent les vagues de chaleur, responsables d’au moins plusieurs dizaines de morts depuis 2018, un phénomène encore sous-estimé.

Question centrale : qui maîtrise réellement le risque quand l’activité est éclatée entre plusieurs prestataires ? Il est essentiel de considérer la responsabilité donneur d’ordre, l’efficience des contrôles de chantier et la capacité de stopper une tâche quand le seuil de danger est atteint.

BTP, transport, santé : secteurs en première ligne et cas concrets

Les données confirment l’exposition du BTP et des transports, tant pour la fréquence des accidents que pour la gravité. Le secteur de la santé n’est pas épargné : la pression des effectifs et des contraintes logistiques pèse sur la santé au travail, comme l’illustrent les témoignages de sages-femmes à Mayotte.

  • BTP : hauteur, engins, coactivité, sous-traitance multi-niveaux.
  • Transports : temps de conduite, manutention, horaires atypiques.
  • Secteur hospitalier : surcharge, exposition physique et psychosociale.

Dans ce contexte, l’enjeu est d’aligner droits formels et pratiques réelles. Une culture « stop work » doit être opposable, quel que soit le statut contractuel du travailleur ou la taille de l’entreprise.

Réponses publiques et lutte syndicale : vers une sécurité professionnelle opposable

La lutte syndicale pose un cap : « pas de fatalité ». Les organisations de salariés demandent le renforcement des moyens de l’inspection, des référentiels de formation opposables et des sanctions dissuasives. La protection sociale doit mieux couvrir les parcours discontinus, notamment ceux des apprentis et stagiaires.

Selon les experts, l’architecture de la prévention doit s’appuyer sur des indicateurs communs, des enquêtes approfondies après chaque accident grave et un retour d’expérience obligatoire à l’échelle des branches. L’objectif est clair : transformer les obligations générales en pratiques mesurables.

Mesures clés de prévention des risques pour les jeunes en formation

Pour sécuriser les parcours, une analyse approfondie révèle trois priorités : supprimer les périodes non formatrices, définir des référentiels d’aptitudes progressifs et encadrer strictement l’accès aux tâches dangereuses. En appui, l’alternance doit intégrer un socle de compétences sécurité certifiantes avant toute exposition terrain.

  • Avant l’entrée en site : formation certifiante gestes et EPI, simulateur, droit d’alerte.
  • Sur site : binôme tuteur qualifié, check-list quotidienne, pause chaleur obligatoire.
  • Gouvernance : registre des incidents, audit aléatoire, suspension immédiate en cas de manquement.

Au-delà des textes, la crédibilité passe par la capacité d’interrompre une production et de protéger l’alerte, surtout pour les jeunes travailleurs en position de dépendance hiérarchique.

L’économie face au coût humain et financier des décès au travail

Il est essentiel de considérer le coût complet des décès au travail : vies brisées, pertes de compétences, primes d’assurance, arrêts, désorganisation et réputation. Selon les experts, la prévention est un investissement à ROI positif quand elle s’attaque aux risques majeurs : chutes, engins, électricité, chaleur, circulation interne.

  • Coût invisible : rotation accrue, baisse d’engagement, retards projets.
  • Boucles d’apprentissage : retours d’expérience sectoriels et ressources de synthèse.
  • Information publique : tenir compte des bilans annuels pour ajuster les stratégies.

Au bout du compte, la compétitivité durable repose sur la réduction des risques critiques, l’investissement dans la formation, et un pilotage conjoint des conditions de travail par l’État, les branches et les entreprises.

Repères utiles pour comprendre et agir

Pour éclairer le débat, plusieurs analyses de référence documentent la tendance, la sous-déclaration et les pistes d’action. Elles renforcent l’idée qu’il faut articuler droits des travailleurs, données fiables et gouvernance des risques.

Fil conducteur : l’exigence d’objectifs chiffrés de réduction des accidents graves par branche, suivis par un reporting public annuel, afin de passer d’une indignation légitime à une transformation mesurable.

« La mortalité au travail : une réalité tragique qui frappe aussi les jeunes, met en garde un groupe de dirigeants syndicaux de la CGT »

Journaliste spécialisé dans la transition économique et l’entrepreneuriat, je m’attache à décrypter les évolutions industrielles et les initiatives innovantes qui façonnent notre avenir. Mon parcours m’a conduit à collaborer avec divers médias nationaux, où j’ai analysé les réformes majeures et leurs répercussions sur la société.