Les femmes perdent plus de 157 000 euros en vingt ans à cause du sexisme et de l’âgisme, d’après les révélations de la Fondation des femmes.

Les femmes perdent plus de 157 000 euros en vingt ans à cause du sexisme et de l’âgisme, d’après les révélations de la Fondation des femmes.

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Article mis à jour le 15 juin 2025.

Le constat est accablant : d’après une étude menée par la Fondation des femmes, les femmes subissent une perte de revenus qui dépasse les 157 000 euros en vingt ans en raison du sexisme et de l’âgisme. Ce chiffre, qui pourrait faire froid dans le dos, est le résultat d’analyses approfondies basées sur les données de l’Insee, révélant des inégalités salariales flagrantes entre les sexes, particulièrement pour les femmes de plus de 40 ans. En effet, pour chaque bougie soufflée entre 40 et 60 ans, une femme salariée est estimée à perdre en moyenne 7 862 euros par rapport à ses homologues masculins. Cette étude incite les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour réduire ce qu’elle appelle “le coût de la séniorité” qui pèse lourdement sur la vie économique de ces femmes.

Les mécanismes du sexisme et de l’âgisme au travail

Les facteurs qui contribuent à cette perte financière importante sont variés. Tout d’abord, il est essentiel de noter que le sexisme dans le milieu professionnel est une réalité omniprésente qui se manifeste de différentes manières. Les femmes sont souvent sous-évaluées par rapport à leurs compétences et leurs capacités. Par ailleurs, l’âgisme, un autre phénomène discriminatoire, fait également des ravages en même temps qu’elles atteignent la quarantaine. À ce stade de leur vie, elles sont fréquemment confrontées à des préjugés qui diminuent leurs chances d’évolution professionnelle et de rémunération adéquate.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après les estimations, une femme salariée gagne en moyenne 22 830 euros par an à 40 ans, alors qu’un homme dans la même tranche d’âge perçoit environ 29 710 euros, soit un écart de 6 880 euros. Cette situation devient encore moins favorable lorsque l’on analyse les revenus à l’âge de 60 ans : les femmes gagnent environ 21 410 euros par an, tandis que les hommes atteignent environ 29 430 euros, soit une différence de 8 020 euros.

Il est fondamental de comprendre comment ces statistiques se traduisent dans le quotidien des femmes. Les femmes sont non seulement confrontées à des salaires plus bas mais doivent également jongler avec des responsabilités familiales et des attentes sociétales qui ajoutent une pression supplémentaire. Parmi les femmes salariées, une majorité choisit des emplois dans des secteurs moins rémunérateurs, comme les métiers liés aux soins, qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

  • Sous-évaluation professionnelle : Les femmes souffrent d’un manque de reconnaissance de leurs compétences.
  • Ecart salarial accru : La différence de salaire se creuse avec l’âge.
  • Bien-être et santé : Problématiques de santé spécifiques liées à l’âge et au sexe qui affectent leur productivité.

Impact sur la carrière et les finances personnelles

Le phénomène de la précarité financière est exacerbé chez les femmes, en particulier celles qui choisissent de prendre du temps pour s’occuper de leur famille ou de leurs proches. Cette décision, bien que noble, a un coût économique. En conséquence, une partie significative des femmes ne parvient pas à accumuler des droits à la retraite suffisants. Actuellement, 75 % des retraités français

Pour illustrer, un exemple concret pourrait être celui de Sophie, une femme de 50 ans, qui travaille dans le secteur éducatif. Après un parcours professionnel riche mais rémunérateur, elle se trouve à faire face à des réductions de revenus et à une stabilité financière précaire. Alors qu’un collègue masculin dans une position similaire jouit d’un salaire supérieur et d’une reconnaissance professionnelle, Sophie se rend compte qu’elle ne pourra pas compter sur une retraite confortable. Ce scénario, malheureusement, n’est pas unique. De nombreuses femmes subissent cette situation.

Âge Salaire des femmes Salaire des hommes Ecart salarial
40 ans 22 830 € 29 710 € 6 880 €
60 ans 21 410 € 29 430 € 8 020 €

Les conséquences sur la santé mentale et physique

En parallèle des conséquences économiques, le sexisme et l’âgisme engendrent également des répercussions considérables sur la santé mentale et physique des femmes. La pression de devoir jongler avec les attentes professionnelles et familiales, tout en naviguant dans un environnement souvent hostile, peut créer un stress considérable. Les chiffres avancés par les organisations telles que la Fondation des femmes révèlent que 87 % des femmes en France souffrent d’au moins un symptôme lié à la ménopause, mais peu d’entre elles en parlent ouvertement, par crainte de stigmatisation.

Il est également important de prendre en compte le coût “invisible” de la maternité et des responsabilités parentales. Les femmes consacrent en moyenne 23 millions d’heures hebdomadaires à la garde d’enfants, un fait qui n’est souvent pas pris en compte dans leurs évaluations de performance au travail. Cette situation illustre le manque de reconnaissance du travail informel effectué par les femmes, contribuant à leur précarité croissante.

  • Problèmes de santé mentale : Le stress et la dépression liés à des conditions de travail injustes.
  • Conséquences physiques : Rareté d’informations sur les symptômes de la ménopause et leur impact au travail.
  • Charge mentale : La gestion de la famille et des responsabilités professionnelles simultanément.

Solutions possibles pour lutter contre ces inégalités

Face à ce constat alarmant, des solutions doivent être envisagées. La Fondation des femmes propose plusieurs pistes pour remédier à cette situation. Notamment, il est essentiel que le gouvernement reconnaisse et valorise le travail d’aidance, afin que les femmes qui arrêtent ou réduisent leur activité pour prendre soin d’un proche puissent bénéficier de trimestres validés pour leur retraite.

La mise en place d’une majoration aidance pourrait réellement faire la différence dans le parcours professionnel de nombreuses femmes. De même, la reconnaissance des pénibilités liées aux professions majoritairement féminines est cruciale. En formant les médecins du travail aux spécificités de la santé des femmes, notamment autour de la ménopause, on peut espérer une amélioration dans la prise en charge globale de ces problématiques.

Mesures proposées Description
Majorité aidance Validation des trimestres pour les aidants familiaux.
Reconnaissance des métiers pénibles Valorisation des compétences dans les métiers majoritairement féminins.
Formation des médecins Éducation sur les spécificités de la santé des femmes.

Les organisations qui œuvrent pour l’égalité

Les organisations féministes, comme Osez le féminisme, les Glorieuses, et Femmes solidaires, jouent un rôle important dans la sensibilisation au sein de la société sur ces questions cruciales. Par le biais d’études, de mobilisations et de campagnes de sensibilisation, elles travaillent inlassablement pour faire entendre la voix des femmes et exiger des changements significatifs dans toutes les sphères de la vie.

Ces organisations mettent également à l’épreuve les politiques publiques et proposent des recommandations afin de réduire ces inégalités. Par exemple, des plateformes comme Madame Figaro, Marie Claire, et Causette participent à la diffusion de ces informations auprès d’un large public, tout en incitant les femmes à revendiquer leurs droits.

  • Mobilisation : Rassembler les femmes pour s’unir contre les inégalités.
  • Formation : Éduquer et informer sur les droits des femmes.
  • Pression politique : Interpeller les décideurs pour qu’ils prennent des mesures concrètes.

Le chemin vers une réelle égalité

Si des avancées ont été réalisées ces dernières années, il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre une véritable égalité entre hommes et femmes dans toutes les sphères de la société. Chantal, une femme de 45 ans, en témoigne. Bien qu’elle ait réussi à développer une belle carrière, les inégalités de traitement et les obstacles liés à son sexe sont devenus des réalités de tous les jours.

Les enjeux soulevés par la Fondation des femmes sont une incarnation d’une problématique plus vaste. La lutte pour l’égalité ne concerne pas uniquement la sphère professionnelle ; elle touche également des questions de liberté, de dignité et d’équité dans les relations familiales et sociales. La prise de conscience collective est donc essentielle pour modifier les mentalités et aligner les actions sur les valeurs d’égalité et de respect.

Les femmes perdent plus de 157 000 euros en vingt ans à cause du sexisme et de l’âgisme, d’après les révélations de la Fondation des femmes.

Journaliste spécialisé dans la transition économique et l’entrepreneuriat, je m’attache à décrypter les évolutions industrielles et les initiatives innovantes qui façonnent notre avenir. Mon parcours m’a conduit à collaborer avec divers médias nationaux, où j’ai analysé les réformes majeures et leurs répercussions sur la société.