L’UE hausse le ton contre la Chine et ouvre une enquête sur l’Amazon chinois AliExpress : Implications pour le commerce international et les relations sino-européennes
Article mis à jour le 11 septembre 2024.
La Commission européenne a ouvert une enquête formelle sur AliExpress, le géant chinois du commerce en ligne. Il est soupçonné de ne pas avoir respecté ses obligations en matière de lutte contre la vente de produits dangereux comme des faux médicaments. Cette démarche fait suite à une demande d’informations adressée par l’Union européenne à cette filiale du mastodonte chinois Alibaba. La procédure formelle s’appuie sur le nouveau règlement sur les services numériques (DSA) visant à mieux protéger les consommateurs contre ces pratiques. Côté Chine, il y a aussi une menace d’enquête sur des géants français du cognac, faisant monter la tension commerciale entre les deux entités.
Cette escalade dans la bataille commerciale montre que l’Union européenne et la Chine sont engagées dans un conflit croissant concernant leurs intérêts économiques mutuels. Les politiques de régulation des services numériques prennent également de l’importance pour assurer la sécurité et le bien-être des consommateurs dans un monde où le commerce en ligne se développe rapidement.
Bruxelles enquête sur les sociétés chinoises
L’Europe s’inquiète de la concurrence des véhicules électriques chinois. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ouvert une enquête sur le soutien et les subventions accordés par la Chine à ses constructeurs automobiles électriques. Cette décision a suscité des réactions négatives de la part de la Chine, qui l’a qualifiée de protectionnisme pur et dur.
En réponse à cette situation, l’Union Européenne a pris plusieurs mesures. En France, un bonus écologique exclut désormais les voitures électriques chinoises des subventions. De plus, le groupe néerlandais ASML a décidé de ne plus vendre à la Chine ses machines permettant de produire des puces avancées. Ces actions ont provoqué une série de représailles chinoises menaçant l’UE.
En février, la Commission européenne a également lancé une enquête contre CRRC Qingdao Sifang Locomotive Co., filiale du géant chinois CRRC et leader mondial dans le domaine ferroviaire. Elle est soupçonnée d’avoir bénéficié de subventions en Chine qui faussent le marché intérieur de l’Union européenne.
La Chine menace les boissons alcoolisées françaises en réponse
Le ministère du Commerce chinois a ouvert une enquête sur les eaux-de-vie de vin européennes en réponse à une plainte de l’Association chinoise des boissons alcoolisées. Cette enquête vise à vérifier s’il y a eu pratiques de dumping, c’est-à-dire la vente à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. Elle se concentre sur la période entre janvier 2019 et septembre 2023 et pourrait avoir un impact sur les producteurs européens exportateurs, notamment ceux de Cognac en France. Les exportations de spiritueux français ont déjà été affectées par la crise inflationniste, avec une baisse notable des ventes ces dernières années. Selon un rapport du cabinet Daxue Consulting, la Chine a importé plus d’eau-de-vie de vin que tout autre spiritueux en 2022, principalement en provenance de France.
En résumé, le secteur européen des eaux-de-vie de vin est confronté à une situation délicate en Chine suite à cette enquête.
Journaliste économique et auteur, je m’attache à décrypter les grandes tendances économiques mondiales et à rendre accessibles des concepts complexes. Mon parcours m’a conduit à collaborer avec divers médias nationaux, où j’ai analysé les réformes majeures et leurs répercussions sur la société.